Le neurochirurgien américain Donald Hilton, à Rome pour un congrès international interdisciplinaire sur les dangers sexuels guettant des enfants désormais hyperconnectés, évoque dans un entretien avec l’AFP les ravages provoqués sur de jeunes cerveaux par les films pornographiques violents. Une préoccupation partagée par le pape François qui a accueilli vendredi les 150 experts du congrès au Vatican et appelé toutes les composantes de la société à « réveiller les consciences ».
Que se passe-t-il dans le cerveau d’un enfant exposé à une avalanche de films pornographiques ?
Donald Hilton : Nos cellules cérébrales se modifient avec l’acquisition de connaissances. L’apprentissage sous un état de dépendance sculpte le cerveau d’une manière très dommageable. Nous pouvons devenir très figés dans certains comportements ou goûts. Quand il y a une récompense à la clé comme la pornographie, on est en présence d’un processus de marquage particulièrement puissant que le cerveau n’oublie jamais. Un enfant de 12 ans qui voit de la pornographie hard core va se dire « c’était génial ». Il peut certes être effrayé, mais ce sentiment sera supplanté par la fascination.