Le phénomène de la prostitution des mineures va en s’aggravant, au point de pousser le procureur général de Paris, Catherine Champrenault, à sonner l’alarme.
Plusieurs procès de proxénètes de mineurs se succèdent, et font apparaître que la banalisation de l’acte sexuel permise par l’explosion de l’exposition à la pornographie fournit le terreau idéal au passage à l’acte de publics fragiles :
« Le proxénétisme des cités se porte dramatiquement bien »
Fatoumata a 15 ans au moment des faits, fin 2015. Lors de son témoignage, elle admet avoir été consentante. Après une fugue, elle se rend au commissariat avec sa mère. Elle explique qu’elle est « escort girl » et qu’elle s’est enfuie à Suresnes (Hauts-de-Seine) chez son « patron » qu’elle a connu par le biais « d’une amie ». Elle a finalement décidé de partir, mais son proxénète est venu la chercher devant son collège.
Jaëlle, 17 ans, s’est laissée convaincre par le gain de 500 euros par week-end promis par sa copine Marie. Leurs proxénètes présumés les ont prises en photo en sous-vêtements et ont envoyé l’annonce sur un site spécialisé. « Ils savaient que nous étions mineures », affirment les adolescentes. Jaëlle a finalement confié au pédopsychiatre se sentir « sale ».
« Le proxénétisme des cités se porte dramatiquement bien », a déploré le procureur Barthélémy Hennuyer. « C’est devenu une mode », avait dit une victime lors de l’enquête, mais lui opte pour un tout autre vocabulaire: « Moi, j’appelle cela un fléau». À la mi-juin, la procureure générale de la cour d’appel de Paris Catherine Champrenault avait alerté sur ce phénomène, lié selon elle «à la fois à une avidité pour l’argent et une banalisation à l’extrême de l’acte sexuel exacerbée par l’explosion de la pornographie ».
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