Ces derniers jours, les médias ont relayé l’idée d’un porno féministe. C’est le cas de France Inter qui le définit ainsi : « [il] remet au premier plan la sexualité des femmes, qui met en lumière les orgasmes féminins. Et qui s’intéresse aussi à ce qu’on ne voit pas à l’écran : les conditions de travail, les salaires, l’attention portée aux actrices, acteurs. On tend plus à l’appeler porno éthique d’ailleurs ».
Quand l’art justifie le porno
Les actrices de films X vont avoir une couverture sociale : grande nouvelle ! Elles seront toujours des objets sexuels mais ceux qui regarderont ces vidéo seront libérés de toute forme de culpabilité puisqu’elles ont travaillé dans de bonnes conditions de travail.
Encore plus déculpabilisant : le porno peut être de l’art. C’est en tout cas ce pense Romy Furie Alizée : « Quand je regardais du porno mainstream, ce que je n’aimais pas c’était que je trouvais ça assez ridicule et laid : toutes ces positions avec les filles qui sourient. Je trouvais ça plus drôle que sexy. J’ai donc attendu que des gens qui viennent d’écoles de cinéma fassent du porno, des gens avec une certaine esthétique ».
Le porno féministe reste du porno
Mais le porno féministe reste, quoi que l’on en dise, du porno. Il peut même devenir une brèche dans laquelle le consommateur va s’engouffrer pour ensuite se retrouver dans une spirale infernale qui le poussera à aller toujours plus loin, comme le décrit le témoignage que nous avons reçu (lire cet article). En comparaison, il s’agit du même processus que la dépendance aux stupéfiants : on commence par fumer du cannabis en soirée entre amis puis on se retrouve à sniffer des rails de coke. Solitude, nervosité, incapacité à communiquer et bien d’autres maux dont sont victimes les addicts.
La consommation, justement, France Inter l’évoque : « Mais à l’instar de votre panier de courses, une autre consommation est possible. Une alternative citoyenne en quelque sorte. Parce que regarder du porno, travailler dans le porno peut être un acte politique doublé d’un geste artistique ».
Le porno, un acte politique
Un acte politique vous avez dit ? Cette fois-ci nous sommes en phase, la pornographie est une arme de destruction massive de notre civilisation. Et puisque nous évoquions l’art, citons le prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne : « On asservit plus facilement un peuple avec la pornographie qu’avec des miradors »…
Nous y sommes presque puisque dès le berceau les enfants sont confrontés au porno. Aujourd’hui en France, on instruit dès la maternelle, à une éducation à la sexualité. En Allemagne on va encore plus loin : le Parti social-démocrate a voté l’inscription dans son programme d’un projet visant à « lutter contre les stéréotypes véhiculés par la pornographie classique ». Ainsi, le SPD, « associé à la coalition menée par Angela Merkel, a proposé que l’État apporte des financements à la pornographie féministe ». Il envisage un « accès libre, gratuit et facile » à ces vidéos pornographiques.
Porno féministe, porno esthétique, porno pédagogique, porno mainstream : même combat !
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