Fin octobre, un étranger de 29 ans, réfugié en France depuis 5 ans, a été jugé devant la cour d’Assises du Nord pour une « tentative d’agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans » et pour « viol sur un mineur de 15 ans ». La victime avait 12 ans au moment des faits.
La Justice réduit le viol à des « atteintes sexuelles »
Après trois jours d’audience, l’homme a été acquitté et condamné à 5 ans de prison (dont 1 an avec sursis) et mise à l’épreuve de dix-huit mois pour des « atteintes sexuelles ». La Cour d’Assises a estimé qu’en raison de l’âge de la jeune fille, celle-ci n’était pas en mesure de consentir « en pleine conscience » à des relations sexuelles avec un adulte.
Ce procès n’est pas sans rappeler ceux de plusieurs violeurs condamnés à de la prison avec sursis. Des peines insuffisantes que Marion Sigaut dénonce dans sa vidéo d’appel à la résistance (voir ci-dessous, à partir de la 5e minute).
La pornographie, une porte ouverte à la banalisation de la violence sexuelle
Ce procès illustre parfaitement le problème de l’âge du consentement. En France, il n’existe pas de seuil d’âge en dessous duquel l’âge de la victime est considéré comme un élément constitutif de viol en cas de pénétration sexuelle. Seuls les enfants âgés de 0 à 5 ans sont protégés par une jurisprudence depuis 2005.
Outre un défaut de protection des mineurs, on assiste à une banalisation de la violence sexuelle. Banalisation pour laquelle la pornographie joue sans aucun doute un rôle important. On sait notamment que la visualisation de films X entraîne un passage à l’acte chez les violeurs en raison de l’excitation qu’elle provoque. Cette théorie est soutenue par le psychiatre judiciaire, Peter Collins, directeur de l’Unité de psychiatrie médicolégale, Section des sciences du comportement et professeur agrégé au département de psychiatrie de l’Université de Toronto.
Relire l’article de Nordéclair : Aux Assises, le viol sur mineure de 12 ans requalifié en « atteinte sexuelle »
Vidéo de l’appel à la résistance de Marion Sigaut :