MindGeek, xHamster, XVideos… toutes ces sociétés basées sur le clic du consommateur en ligne ont radicalisé le X. « Les vidéos brutales, où l’on force souvent les femmes à des pratiques extrêmes, deviennent la norme, car le secteur est en détresse : pour exister, les studios de vidéos porno doivent se démarquer » constate la journaliste.
Ces sociétés s’abritent derrière une opacité financière qui rend impossible toute enquête policière sur l’origine des finances. « Siège social au Luxembourg, informaticiens au Canada, tournages en Hongrie : ces sociétés avancent masquées ».
L’ancien modèle, basé historiquement en Californie, dans la porn valley, est en crise. « Une actrice, qui pouvait gagner jusqu’à 1 000 dollars pour un film X, ne toucherait aujourd’hui que la moitié, indique Marie Maurisse. Les tournages sont moins longs, il y a moins de budget, les scènes sont produites à la chaîne. Les consommateurs, qui payaient avant pour avoir accès aux vidéos, les voient désormais gratuitement sur internet. C’est très difficile pour ces sites d’être rentables ».
Exploitation de la misère
Le marché se déplace. « La nouvelle porn valley se situe désormais à Budapest, nouvelle capitale du porno low cost. La main d’œuvre y est très peu chère ».
Marie Maurisse constate l’émergence d’un nouveau modèle, celui des cams girls. « Basées en Roumanie ou en Colombie, il existe des « fermes à filles », où des actrices et des amatrices louent très cher une chambre dans lesquelles elles proposent des shows sexuels privés via webcam. Ce business est né de l’échec des acteurs traditionnels du X. C’est une autre manière très rentable de faire du porno, qui plus est non piratable ».
Retrouvez l’intégralité de cet article sur France-Inter : Marie Maurisse : « Le secteur de la pornographie est en détresse »
L’argument facile qui consiste à dire que la pornographie est « un gain de salaire pour les acteurs où dans cette société le chômage est presque omniprésent » ou bien qu’elle « créé des emplois » est balayé d’un revers de main avec cet article de France-Inter.
Les termes « exploitation de la misère » et « ferme à filles » suffisent à prouver qu’il s’agit bien d’une forme d’esclavage et en aucun cas d’un métier choisi par vocation.
Certes, la pornographie génère des milliards de dollars mais pas pour ceux qui tournent des films et subissent une exploitation consentie.
Ceux qui regardent ces vidéos peuvent s’acheter une bonne conscience en pensant qu’ils permettent à certains de se faire des rentrées d’argent. La réalité est tout autre puisqu’il s’agit d’entretenir la misère humaine.
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