Docteur en Neurosciences, Jean-Michel Olivereau est l’auteur de Révolution permissive et sexualité : De la tolérance à la transgression comme processus. Cet essai propose, selon l’éditeur, un bilan historique et une réflexion sur la permissivité sexuelle, l’aliénation de la liberté qu’elle induit et son utilisation à des fins subversives : politiques, culturelles, éducationnelles et antireligieuses.
« Pornographie, est-ce si grave ? ». Éléments de réponse :
Malgré son sens étymologique, la pornographie – représentation (graphos) des prostituées (pornaï) – ne se limite pas à des images ou des écrits : il s’agit d’une perversion des mœurs dont les multiples ramifications altèrent aussi bien l’éducation des enfants que l’harmonie des couples et le tissu sociétal.
La révolution politico-sexuelle post-1968 a été un tournant décisif. […] Deux avancées biomédicales (les antibiotiques jugulant les maladies vénériennes et la contraception hormonale) allaient permettre cette libération sexuelle. Celle-ci tourna bien vite à la licence et se manifesta d’emblée par une profusion de productions érotico-pornographiques.
Le développement des médias et moyens de communication a démultiplié la diffusion et l’impact des images pornographiques.
Au minimum, la pornographie ramène l’acte sexuel à une pulsion hygiénique animale.
Une volonté d’abaisser l’homme lui-même en-deçà de l’humain et du vivant le réduit à l’état de machine, d’objet.
La femme est complètement détruite dans la pornographie. Non seulement son image, mais sa dignité, sa personne même, sont plus que niées : elles sont réellement déconstruites. La femme s’y trouve réduite à une collection d’organes excitants, à des morceaux d’elle-même.
Certaines vedettes de cinéma reconnaissent l’aspect déshumanisant des scènes de sexe. Cela leur rapporte pourtant beaucoup d’argent, car la dégradation sexuelle (de la femme surtout) non seulement fascine, mais se vend très bien.
Mais la pornographie peut conduire à des perversions bien plus graves. Freud a montré que « les impulsions de cruauté ont des sources distinctes de celles de la sexualité, mais elles peuvent s’unir très tôt à celle-ci ».
Pour obtenir le même degré de jouissance de leurs clients, ceux qui produisent et vendent de la pornographie ne cessent de proposer des transgressions de plus en plus déshumanisantes.
La pornographie est à l’origine de véritables addictions. Sur le plan neurologique, on constate que l’activité cérébrale des victimes d’addiction sexuelle reflète celle observée chez les personnes victimes d’une addiction à des drogues chimiques.
Cette addiction, qui touche environ 10% des internautes masculins, est un véritable fléau qui frappe à l’intérieur des familles. Près de la moitié des familles se sentiraient menacées par cette drogue, et la pornographie est de plus en plus impliquée dans les divorces.
La vogue des smartphones s’accompagne de la diffusion d’images pornographiques privées. La facilité d’accès à la pornographie diminue la liberté de la refuser.
La pornographie atteint et affecte spécifiquement, de plus en plus, les adolescents. Cette consommation de pornographie dégrade gravement les rapports entre les sexes.
Une triste nouveauté apparue avec le XXIe siècle est l’introduction de la pornographie comme composante habituelle de la sexualité d’un nombre croissant de couples. Lorsque les préadolescents ont accès à ce répertoire domestique, ils en déduisent, hélas pas toujours à tort, que c’est cela la sexualité de leurs parents – ce qui mine un peu plus l’autorité de ceux-ci.
La pornographie et les comportements dégradés et obsessionnels qu’elle induit sont un moyen d’obnubiler la population, de l’anesthésier pour mieux la manipuler. La pornographie est instrumentalisable pour promouvoir la désintégration sociale en vue d’une révolution.
Le premier des arguments avancés en faveur de la pornographie est de libérer l’individu. Mais nous avons vu que, sur le plan de l’esprit, elle conduit à la servitude.
Tout couple qui se veut chrétien devra être vigilant, car la frontière entre érotisme conjugal et pornographie est fragile. La notion de licence, voire d’adultère entre époux, à l’intérieur même du mariage est une notion ancienne que l’on trouve déjà chez Plutarque.
Contrairement à ce qui semblerait évident, poser des limites à l’expression du désir sexuel ne l’amoindrit pas, mais au contraire le stabilise en le structurant.
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