« Les contenus pornographiques sont à la portée des enfants, ils n’ont même pas besoin de savoir lire pour y accéder. Il leur suffit de cliquer sur un onglet pour atterrir sur un site qui propose des vidéos en streaming« , rappelle à BFMTV.com Christophe Butstraen, médiateur scolaire et auteur de Parlez du porno à vos enfants… avant qu’Internet ne le fasse.
Limiter l’accès à Internet
« Avant, on découvrait la sexualité par les témoignages de nos copains qui nous racontaient leur premier baiser, leurs premières caresses. Désormais, notre référent c’est Google, sauf que le navigateur ouvre tous les champs des possibles et nous renvoie très rapidement vers la pornographie. Et les ados prennent ce qu’ils voient comme les pratiques à appliquer« , nous détaille le psychologue Samuel Comblez.
Pour rétablir les standards de la sexualité, Christophe Butstraen recommande aux parents d’installer des logiciels de contrôle parental sur le matériel informatique qu’ils mettent à la disposition de leur enfant. « Dès qu’il a accès à Internet, il faut le limiter. Puis, petit à petit, on lâche un peu de lest. Comme quand on demande à un enfant de nous tenir la main pour traverser, au début on est strict puis on apprend à lui laisser plus de liberté« , illustre-t-il.
Le médiateur scolaire souligne toutefois que tous les efforts mis en place dans le cadre familial pour limiter l’accès à la pornographie « seront anéantis par les copains qui eux ne sont pas bridés dans leur usage d’Internet. C’est pourquoi les parents doivent avant tout mettre l’accent sur le dialogue« .
Instaurer le dialogue le plus tôt possible
« Plus tôt on parle de sexualité avec son enfant, plus sa candeur lui permet d’entendre le message« , affirme Christophe Butstraen. « C’est à l’adulte de faire le premier pas et de dédramatiser la situation car de toute façon l’adolescent finira par être confronté à la pornographie« , abonde Samuel Comblez.
« Il faut lui expliquer qu’en allumant sa tablette ou son ordinateur il risque de tomber sur des photos de gens nus qui peuvent avoir des comportements qui le dégoûtent ou l’émoustillent mais que ce n’est pas grave« , expose-t-il.
Une fois le tabou dépassé, il est nécessaire que les parents expliquent à leur enfant que l’univers pornographique ne correspond pas à la réalité. Christophe Butstraen note d’ailleurs que le porno d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec les films érotiques des années 1970.
« Les pratiques qui y sont présentées sont de plus en plus violentes. Dans les titres des vidéos on retrouve souvent la notion de ‘viol’, d’’inceste’ et autres fantasmes des plus bizarres. Ces vidéos diffusent des images que les enfants ne sont pas prêts à digérer et véhiculent des stéréotypes dont il est difficile de se défaire« , déplore-t-il. Le médiateur scolaire constate que le porno développe des complexes chez les garçons concernant la taille de leur sexe, leurs performances. Les filles, elles, ont tendance à avoir une idée distordue du corps de la femme.
Remettre l’ado en phase avec la réalité
« Chez les adolescentes âgées de 13 à 15 ans, les esthéticiens constatent une explosion des demandes d’épilation intégrale. Un standard établi par les images pornographiques« , assure Christophe Butstraen.
Pire encore, selon le médiateur scolaire, les films pour adultes annihilent l’importance du consentement dans les relations sexuelles. « Le porno fait croire aux garçons que quand une fille dit non elle veut en réalité dire oui. L’absence de consentement est très utilisée dans le porno: on nous montre une femme qui ne souhaite pas avoir de relation sexuelle mais qui finit par y prendre du plaisir. »
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