Face au tsunami pornographique nul n’est à l’abri – n’importe quelle femme est aujourd’hui susceptible d’apparaître dans une vidéo explicite même si elle n’a jamais participé à un tournage de sa vie et même si elle n’a jamais figuré nue dans une photo. On le sait depuis la fin de 2018 : les « deepfakes » ou « faux profonds » permettent désormais d’utiliser la simple image d’un visage pour créer n’importe quel scénario, n’importe quel discours, en donnant l’illusion de la réalité. L’utilisation de la technique dans le domaine du porno n’a pas tardé.
C’est l’intelligence artificielle qui permet cette fabrication de fausses images. Les nouveaux algorithmes, couplés avec des techniques de « machine learning » (où l’ordinateur « apprend » à parfaire ses actions grâce à l’expérience acquise), facilitent la récupération de visages sur des photos postées sur les réseaux sociaux ou ailleurs par de simples opérations de copier-coller : l’intégration dans une séquence pornographique existante est désormais chose facile.
Les films porno “deepfake” détournent
l’image de n’importe quelle femme
La technique fait appel à deux procédés : la création d’images falsifiées, et la vérification de leur « réalisme » – il faut qu’elles soient convaincantes pour le spectateur.
Samsung maîtrise d’ores et déjà la technique qui lui permet de créer des images d’une personne qui parle (et pourquoi pas le discours qui accompagne les mouvements des lèvres et du visage) à partir de séquences filmées voire d’une simple image. Cela permet plusieurs utilisations : la fausse « animation » d’une photo à partir d’un plan fixe, ou l’utilisation des mimiques et des mouvements d’une autre personne filmée pour adapter son activité afin de la faire correspondre à celle d’une autre personne, la victime de la falsification.
Il devient de fait de plus en plus difficile de distinguer un « fake » d’une vidéo non truquée.
Jonathon van Maren de LifeSiteNews met en garde contre cette menace de plus en plus grave : « Pensez-vous que votre femme, votre petite amie ne paraîtra jamais sur une plateforme de porno ? Voici une technique terrifiante qui pourrait tout changer. »
Le faux porno : une arme
de harcèlement et de vengeance
Le risque est clair en effet : demain, n’importe quel femme pourrait apparaître en ligne en pleine activité sexuelle… totalement truquée. Mais aussi n’importe quel enfant. La pédopornographie n’est jamais qu’une étape dans cette course vers l’abîme.
Les premières victimes de ces pratiques sont des actrices connues : Selena Gomez, Emma Watson et Scarlett Johansson ont eu la mauvaise surprise de se trouver mises en scène dans des vidéos pornographiques.
Scarlett Johansson se retrouve ainsi en vedette de nombreux faux pornos : une seule de ces videos a déjà été vue plus d’un million et demi de fois. Elle dénonce :
« Personne n’est capable d’empêcher quelqu’un de couper et de coller mon image – ou celle de n’importe qui d’autre – sur un autre corps et de donner à l’ensemble une apparence de réalité aussi sinistre qu’il le souhaite. De fait, essayer de se protéger d’Internet et de sa dépravation est fondamentalement peine perdue. L’Internet est un immense vortex de ténèbres qui s’auto-dévore. »
Les “deepfakes” : des viols virtuels
qui laissent des traces
Encore ces stars du cinéma ont-elles suffisamment de notoriété pour protester publiquement contre ce détournement de leur image, et se faire entendre.
Ce n’est pas le cas pour l’épouse, la sœur, la condisciple, la collègue lambda. Comment lutter efficacement contre un mensonge aussi bien monté ? La rumeur couplée avec une sorte de calomnie high-tech portée par une vraisemblance visuelle qui laisse des traces, qu’on le veuille ou non…
Une quadragénaire victime d’un de ces faux a expliqué au Washington Post qu’elle s’était littéralement sentie violée. « C’est une sensation bizarre – on aimerait tout enlever d’Internet, mais on sait que c’est impossible. »
De là à l’utilisation de ces deepfakes à des fins de vengeance, de harcèlement, de nuisance tout court, il n’y a qu’un pas.
En attendant les suicides ?
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