Les fournisseurs d’accès ont co-écrit un texte avec les sites pornographiques pour contourner en amont les mesures qu’Emmanuel Macron a dévoilées en novembre 2019. Deux secrétaires d’Etat ont supervisé l’écriture de ce texte.
Des acteurs du web signent ce vendredi un protocole d’engagements pour la prévention de l’exposition des mineurs aux contenus pornographiques en ligne. Les fournisseurs d’accès à Internet regroupés au sein de la Fédération Française des Télécoms, l’application Snapchat, les moteurs de recherche Google et Qwant, le fabricant de téléphone Samsung ou encore la société de production de films érotiques Marc Dorcel en font partie. Ils promettent de réduire l’exposition des mineurs aux contenus à caractère pornographique, notamment en encourageant l’utilisation d’outils de contrôle parental. (…)
Éviter un contrôle parental par défaut
Cette charte, dont l’élaboration a été encadrée par le secrétaire d’État chargé du numérique Cédric O et le secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance Adrien Taquet, fait suite à un ultimatum formulé en novembre par Emmanuel Macron: empêcher les mineurs d’accéder à des contenus inappropriés, où se voir imposer des règles strictes. «Nous donnons six mois aux acteurs de l’Internet pour nous proposer des solutions robustes, a déclaré le président de la république à la tribune de l’Unesco, où il présentait un plan triennal contre les violences faites aux enfants. Si dans six mois nous n’avons pas de solution, nous passerons une loi pour le contrôle parental automatique.» (…)
Les sites pornographiques épargnés
En effet, si le texte regrette que «les suites de contrôle parental demeurent peu installées sur les ordinateurs, les smartphones et les tablettes», il épargne les plus grands pourvoyeurs de contenus licencieux: les sites pornographiques eux-mêmes. Le texte donne à ces derniers la responsabilité d’informer – «avertir l’utilisateur du risque d’exposition à des contenus de type pornographique» – mais il ne va pas plus loin, alors qu’Emmanuel Macron a promis d’inscrire dans la loi que «le simple fait de déclarer son âge en ligne ne constitue pas une protection suffisante contre l’accès à la pornographie des mineurs».
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