Le 10 juillet 2020, le parquet de Paris ouvrait une enquête pour viols et proxénétisme à l’encontre du site pornographique Jacquie et Michel. Cette procédure faisait suite à un signalement adressé en février par des associations féministes relayant des témoignages d’actrices affirmant avoir été contraintes à des « pratiques sexuelles hors normes et douloureuses alors qu’elles n’étaient pas consentantes ». Cette nouvelle affaire révèle les dessous criminels de l’industrie pornographique. Stop au porno vous propose un petit historique pour comprendre l’affaire Jacquie et Michel.
Avertissement: certains témoignages ou articles (surlignés en rouges) contiennent des propos crus et choquants.
Le , le site de l’association Le Cabinet de Curiosité Féminine publie letémoignagede Léonarda Guinzburg qui relate une expérience traumatisante vécue lors d’un tournage pour Jacquie et Michel. Le Nouvel Observateur publie unsecond témoignage, d’une amatrice évoquant des pressions lors du tournage qui l’ont amenée à accepter des pratiques qu’elle avait initialement refusées. Lors d’un entretien téléphonique de 2015 pour le magazine Snatch, Michel Piron, fondateur du site pornographique, affirme au sujet des violences que « les tartes dans la gueule, ce sont les filles qui aiment ça ! C’est du SM. Il y a une sorte de domination avec les tartes dans la gueule ou une tarte sur le c**. »
Plusieursautres témoignagesfont état de pratiques sexuelles acceptées sous la contrainte, d’humiliations et de violences; le refus de consentement peut ne pas être pris en compte, les producteurs, qui livrent des vidéos à différentes sociétés, jugeant que ces conditions de travail des actrices sont inhérentes à l’activité pornographique.
Dans le livre Judy, Lola, Sofia et moi, publié en 2018 le journaliste Robin d’Angelo, qui a infiltré les tournages de Jacquie & Michel,expliquecomment la contrainte s’exerce lors des tournages. Alors que des actrices refusent explicitement certaines pratiques, des réalisateurs les piègent pendant des scènes et forcent leur consentement. Le plus souvent, les victimes sont des jeunes femmes en situation de précarité.
Le 10 septembre 2020, le parquet de Paris annonce que le site de vidéos Jacquie et Michel est visé par une enquête pour viols et proxénétisme. Cette procédure est confiée à la police judiciaire parisienne, le 10 juillet, sur la base d’un signalement adressé en février par trois associations féministes, qui relayaient lestémoignages d’actricesassurant avoir été contraintes à des « pratiques sexuelles ‘hors normes et douloureuses’ alors qu’elles n’étaient pas consentantes. Des témoignages sont régulièrement publiés dans la presse ou sur des médias en ligne commeKonbini.
Le quotidien 20 minutes a publié un podcast sur l’affaire Jacquie et Michel que vous pouvez écouter ICI.