S. n’a que 20 ans lorsqu’elle franchit les portes de l’enfer du X… sur Instagram. En janvier 2020, cette jeune femme originaire du Val-de-Marne, désargentée et isolée, est hameçonnée par une certaine « Axelle » qui ne cesse de flatter son physique en postant des commentaires sur ses photos. Derrière ce pseudonyme se cache en fait un homme, un rabatteur qui se fait passer pour une escort-girl épanouie et pleine aux as pour mieux mettre en confiance ses proies. Ce Charon des temps modernes va profiter de la vulnérabilité de S. pour l’entraîner dans le Tartare de l’industrie pornographique, un monde glauque où les pratiques sexuelles sont extrêmes et dégradantes.
Du jour au lendemain, S. est mise à nue sur Internet, déshonorée et rejetée par sa famille dont les valeurs traditionnelles maghrébines s’accommodent peu de ce type de carrière. Joint au téléphone, la jeune femme dit n’avoir plus la force de témoigner : « Cela pourrait servir d’exemple à d’autres filles, mais c’est vraiment trop douloureux de repenser à tout ça. Mes proches ont fini par comprendre que j’étais tombée dans un traquenard. »
Deux producteurs écroués
S. fait partie des victimes du réseau sordide démantelé à l’automne dernier par les gendarmes de la section de recherches (SR) de Paris. Quatre hommes de 30 à 59 ans sont mis en examen pour « viols », « proxénétisme aggravé » et « traite des êtres humains aggravée » dans cette affaire qui jette une lumière crue sur des pratiques criminelles dans le milieu de la pornographie. Ils sont soupçonnés d’avoir recruté par la ruse de jeunes femmes, souvent issues de milieu modestes, pour leur imposer des relations sexuelles et des tournages ultra-violents en extorquant leur consentement par pression psychologique ou économique… voire en les droguant!
Parmi eux, deux producteurs. Pascal O., dit « Pascal OP », 59 ans, l’artisan du site French Bukkake, qui affiche une moyenne mensuelle de 280000 visiteurs. Et Matthieu L., alias « Matt Hadix », un trentenaire qui produit des films pour les célèbres franchises Dorcel* et Jacquie et Michel. Alors que tous deux sont écroués, dont l’un en janvier pour avoir continué à tourner des films en violation de son contrôle judiciaire, les enquêteurs tentent de recenser toutes les victimes qui ont pu faire les frais du groupe et déterminer l’ampleur de ses activités occultes.
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