Un PDG éconduit a envoyé à 3 000 personnes des photos d’une salariée nue et des messages attaquant tant sa moralité que son professionnalisme. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis. L’épineuse question des dommages et intérêts est, elle, discutée ce lundi devant le tribunal civil de Paris.
Un patron français a piraté la messagerie d’une de ses cadres et envoyé des milliers de messages contenant des photos d’elle nue et attaquant tant sa crédibilité professionnelle que sa famille. Le 8 mars dernier, celui-ci a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour usurpation d’identité, violation de la vie privée (la porno-divulgation), dénonciation mensongère et une série d’infractions informatiques.
L’épineuse question des dommages et intérêts sera discutée aujourd’hui, devant le tribunal civil de Paris. Pour l’avocat de la victime, l’enjeu est important. « Cela doit avoir un effet réellement dissuasif. Car, au fond, il s’est servi d’une arme accessible à tous et pourtant fatale, le copier-coller, pour détruire la vie de quelqu’un. Le qualificatif de harcèlement, moral comme professionnel, n’a pas été retenu malgré les faits, alors j’emploie le terme de violences numériques extrêmes », explique Me Vincent de La Morandière.
Sur le toit-terrasse d’un immeuble des Champs-Élysées
Les deux protagonistes avaient une relation extraconjugale. La défense insiste sur cet élément contextuel. Selon elle, ils prévoyaient chacun de quitter leur conjoint respectif pour s’installer ensemble. « Mon client a été dévasté par cette double rupture, car il a aussi perdu son principal soutien professionnel. Tout s’est effondré quand elle l’a quitté, et cela s’est traduit par la vengeance », explique Me Sabrina Goldman. La rupture eut lieu mi-2019. Se doutant qu’elle ne pourrait quitter son amant et patron en gardant son poste, la victime trouve alors un nouvel emploi de DRH.
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