C’est quoi au juste le « sexting » ?
Cet anglicisme désigne l’échange électronique de contenus à caractère sexuel (images, texte, audio, vidéo) entre deux personnes consentantes. Les jeunes, eux, parlent plus volontiers de « nudes ». L’envoi de messages peut s’opérer par SMS, par messagerie ou par tchat. Les images sont majoritaires, mais l’échange de textes est aussi fréquent ainsi que, de plus en plus, de messages vocaux. Considérée comme plus sûre, car les messages sont censés n’y être qu’éphémères, l’application Snapchat, créée en 2011, a renforcé la pratique, tout comme la généralisation de l’usage des smartphones ou encore les récentes périodes de confinement.
Pourquoi se livrent-ils à ce type de pratique ?
Pour faire « comme les autres » et ne pas passer pour prude. Le « sexting » chez les ados est, en effet, quasiment devenu la norme. Dans une étude réalisée par la ligne d’écoute pour enfants Childline datant de 2013, 60 % des petits Britanniques entre 13 et 16 ans disaient qu’on leur avait déjà demandé une photo d’eux nus, 40 % admettaient avoir déjà pris une photo dénudée et 15 % avoir envoyé ce genre de cliché à des inconnus.
De 2016 à 2019, la chercheuse suisse Yara Barrense-Dias s’est également intéressée à l’échange électronique de contenus sexuels. Dans son enquête, menée auprès de cinq mille jeunes adultes de 24 à 26 ans, une personne sur deux déclarait avoir déjà envoyé une photo d’elle-même à caractère sexuel. La majorité s’y adonne dans le cadre d’une relation de couple avec des partenaires auxquels ils pensent pouvoir accorder leur confiance. Souvent parce qu’ils vivent encore chez leurs parents ou se trouvent éloignés géographiquement de leur chéri(e), le partage d’images intimes permet de maintenir le lien et de nourrir une relation à distance.
Des conséquences moins joyeuses
Quand on entend parler de « sexting », c’est souvent en mentionnant ses dérives. Ces pratiques de « pornodivulgation » ont fatalement pris également de l’ampleur ces dernières années. C’est ce que l’on appelle le « revenge porn », qui consiste à diffuser des images intimes dans la sphère publique, notamment sur les réseaux sociaux, sans le consentement de la personne apparaissant sur le contenu.
Il peut s’agir du cas classique d’un ex-petit ami désireux de se venger d’une rupture, ou d’une amie jalouse souhaitant entacher votre réputation. Mais aussi parfois simplement d’une « mauvaise blague », sans réelle intention d’agresser. Ou encore d’une captation par un pirate, dans le but d’exercer un chantage, ce qui concerne plutôt des adultes.
En tout cas, il faut le savoir, rien ne disparaît vraiment sur Internet et l’on peut faire des captures d’écran, même à partir de Snapchat. Les jeunes en sont de plus en plus conscients : dans une étude de 2017, menée auprès des étudiants de l’Université d’Indiana, aux Etats-Unis, par Michelle Drouin, enseignante-chercheuse, 52 % de l’échantillon disaient avoir ressenti un « malaise » après l’envoi de « sextos » et 23 % avoir nourri des regrets ou des inquiétudes.
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