Ce n’est pas un secret bien gardé, l’espérance de vie des acteurs et des actrices est courte : et nous ne parlons pas ici de la durée de leur carrière, mais bien de leur VIE. La liste des acteurs et actrices décédés dans la vingtaine ou la trentaine est très longue. En cause, une industrie pornographique qui broie des individus.
Trois suicides ont agité l’industrie pornographique : Dakota Skye, 27 ans, Dahila Sky, 31 ans, et Kristina Lisina, 29 ans, étaient des actrices à succès et elles se sont apparemment données la mort aux mois de juin et juillet 2021. Ce ne sont d’ailleurs pas les seules à mourir si jeunes. La star du porno Zoe Parker, 24 ans, est morte dans son sommeil l’année dernière. Nadia Night, 42 ans, a été retrouvée morte à son domicile en décembre 2020. Selina Moon, 20 ans, qui venait de commencer sa carrière dans le porno il y a un an, est morte pendant un tournage en mai 2021. Malheureusement, la liste est encore longue.
Dans l’ordre : Dahila Sky, 31 ans, Kristina Lisina 29 ans et Dakota Skye, 27 ans
Les causes fréquentes de décès chez les acteurs sont les suivantes : suicide, overdose (drogue ou alcool), meurtre, accident, arrêt cardiaque, cancer et infection sexuelle. On comprendra aisément que ces causes sont très liées entre elles. Une personne dépressive sera plus susceptible de développer une addiction à la drogue – comme Dakota Skye qui était accro au fentanyl, de même qu’une personne alcoolique ou droguée sera plus susceptible d’être victime d’un accident de la route ou d’un arrêt cardiaque.
Les personnes dépressives (ou à problèmes) ont plus de chances d’intégrer l’industrie pornographique. Et cette dernière est connue pour exploiter toutes les failles des individus, notamment s’ils sont jeunes et sans le sou. Mia Khalifa, l’une des actrices pornographiques les plus populaires au monde, a souvent parlé de cette industrie comme d’une industrie qui « s’attaque aux jeunes femmes vulnérables ».
Mais il sera difficile de nier que l’industrie pornographique, et ses méthodes impitoyables, est directement responsable des troubles, et de leurs conséquences néfastes, dont sont victimes ses acteurs. Odette Delacroix, actrice de 31 ans, estime que « nous sommes malmenés sur le plan émotionnel, sous tous les angles, même au sein de l’industrie. En plus, nous avons tous peur de parler de nos problèmes parce que c’est tellement compétitif que, si je dis que je suis déprimé, ils utiliseront quelqu’un d’autre. »
Rappelons l’affaire Jacquie & Michel qui a relevé les dessous peu reluisants de l’industrie porno française. Plusieurs témoignages faisaient état de pratiques sexuelles acceptées sous la contrainte, d’humiliations et de violences. Et les producteurs, qui livrent des vidéos à différentes sociétés, jugeaient que les conditions de ‘travail’ des actrices sont inhérentes à l’activité pornographique. La société Jacquie & Michel a depuis été visé par une enquêté pour viol et proxénétisme, et un célèbre producteur a été mis en détention provisoire.
Une affaire que Stop au porno suit depuis septembre 2020 : voir notre article de synthèse ICI
Qu’il s’agisse de la pornographie professionnelle ou amateur, des participants sont souvent drogués, battus ou même violés. Il est (quasiment) impossible pour le spectateur de savoir si le film porno qu’il visionne est vraiment légal, si les scènes sont bien tournées avec le consentement des acteurs. Par-delà les morts causées par cette industrie, il faut donc avoir conscience que les acteurs sont peut-être déjà détruits psychologiquement, morts de l’intérieur…