Les consommateurs de pornographie voient leur vie affective et sexuelle affectée. C’est notamment le cas des hommes qui s’enferment dans une logique de performance dans leurs rapports.
« L’idée de l’homme qui doit « honorer » sa femme (…) est ancrée dans les esprits depuis des décennies », décrit Sébastien Landry, psycho-sexologue. Mais le fait d’être exposé(e) très jeune à la pornographie et à des rapports idéalisés, biaisés par des simulations et des montages vidéo ne met pas les hommes très à l’aise.
La durée d’un rapport, ce n’est pas comme dans les films
« Quand ils passent à l’acte, (les hommes) ne sont pas du tout dans la notion de plaisir, mais dans celle de performance », souligne Sébastien Landry. « Certains jeunes patients qui viennent me voir, à même pas 20 ans, consomment énormément de pornographie. Ils viennent me voir en consultation, dans la crainte, parce que leur rapport ne dure pas aussi longtemps que dans les films. Pour les rassurer, il faut alors leur expliquer que les films X sont réalisés avec plusieurs caméras qui donnent l’impression d’ébats sans fin. » Et que le résultat n’est qu’un montage de plusieurs angles de prises de vues mis bout à bout.
L’angoisse des mensurations
Dès l’adolescence, une confusion énorme se crée donc entre la réalité (le plaisir sexuel, la découverte de son propre corps, de celui de l’autre) et la fiction (les corps parfaits, les jouissances automatiques et les scenarios très aboutis).
« La taille du sexe masculin est aussi un sujet», explique Sébastien Landry, qui ajoute que statistiquement, seuls 1% des hommes atteignent des « dimensions » semblables à celles des acteurs de films X. Mais certains jeunes patients ont peur que leur partenaire ne ressente rien alors qu’ils sont normalement constitués. Ils voient en effet des femmes s’épanouir sous l’effet de ces hommes «aux mensurations exceptionnelles».
Quand le stress mène à la simulation
Stigmate des plus édifiants de ce stress de performance : la simulation, « devenue très fréquente alors que ce comportement était très rare chez les hommes il y a encore 10 ans ». Dans ce cas, « l’exigence est telle sur le scénario qu’ils ont en tête qu’ils n’arrivent pas à prendre de plaisir ». La spontanéité et l’alchimie, pourtant inhérentes à la jouissance, ne sont pas conviées. Ainsi, voulant reproduire ce qu’ils ont vu, ils peuvent aller jusqu’à employer « des mots dégradants alors qu’ils ne sont pas dans la moquerie à proprement parler. »
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