Source [RCF] Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, le CSA, vient de poser un ultimatum aux sites de pornographie en ligne. Il s’agit sans doute de la bonne nouvelle de cette fin d’année ! C’est une affaire de longue haleine : déjà en novembre 2019, Emmanuel Macron plaidait pour la mise en place d’un « contrôle parental par défaut », à moins que les acteurs ne trouvent « une solution robuste ».
En janvier 2020, les fournisseurs d’accès à Internet et les moteurs de recherche signaient un « protocole d’engagements pour la prévention de l’exposition des mineurs aux contenus pornographiques » à l’initiative du gouvernement, montrant une volonté politique de protéger efficacement les jeunes. Mais l’âge de l’internaute est toujours seulement vérifié sur simple déclaration à l’entrée des sites pornos.
Depuis le vote de la loi sur les violences conjugales, le CSA peut saisir la justice pour demander le blocage par les fournisseurs d’accès des sites insuffisamment protégés. Cinq des principaux sites ont donc jusqu’à fin décembre pour mettre en place des dispositifs efficaces pour bloquer l’accès des mineurs.
Quels sont les risques pour les mineurs ?
On sait qu’en 2017 51% des adolescents avaient déjà surfé sur des sites de pornographie en ligne et que 44% d’entre eux disaient avoir reproduit ce qu’ils avaient visionné. Les conséquences sont multiples : addictions, violences envers les femmes, rapports dominant-dominé, imposition d’une norme…. Les jeunes découvrent la sexualité comme une performance à réaliser bien loin de toute aspiration au romantisme, à la tendresse ou à l’amour ! Ils ignorent que la pornographie n’est pas la vraie vie mais une fiction.
Et qu’auraient-ils besoin d’apprendre ?
Ils auraient besoin de savoir que ce n’est pas la performance qui fait la réussite sexuelle mais le dialogue, l’écoute et la confiance qui accompagnent la relation. Et ce n’est pas compatible avec de l’alcool pour se désinhiber et des vidéos pornos à imiter ! La sexualité est le dialogue le plus fort qui existe : je me donne à l’autre et il se donne à moi avec tout ce qu’il est. Cela vaut la peine d’attendre de trouver « la bonne personne » plutôt que de consommer du sexe virtuel ou de se dépêcher de « l’avoir fait ». L’amour est l’aventure de toute notre vie, prenons les moyens pour la réussir !