Source [Tom’sguide.fr ] Pornhub, Xnxx, xHamster et consorts doivent mettre en place des solutions concrètes pour que les mineurs ne puissent plus accéder à leur contenu. Alors que la date butoir est dépassée, qu’en est-il ? Nous avons interrogé les principaux acteurs de ce dossier brûlant pour y voir plus clair.
Les gros sites porno sont dans le collimateur de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Pornhub, Xvideos, Xnxx, Xhamster, TuKif avaient jusqu’au 28 décembre dernier pour barrer la route aux mineurs, mais nous avons constaté qu’aucune solution de contrôle n’a été mise en place à l’heure où nous rédigeons ces lignes.
Sollicitée par Tom’s Guide, l’Arcom (fusion du CSA et de la Hadopi) confie : « Nous allons opérer de nouveaux constats d’huissier pour s’assurer de ce qui s’est passé depuis nos mises en demeure. Si rien n’a été fait nous nous gardons la possibilité de saisir le tribunal judiciaire de Paris, lui seul étant en mesure de demander le blocage des sites ».
Pour rappel, les sites pornographiques doivent mettre en place des solutions de vérification d’âge efficaces pour bloquer les internautes mineurs. Une injonction faite dans une loi promulguée en 2020 (voir encadré en fin d’article). Loi qui n’est toutefois pas respectée. Sur un grand nombre de sites X, il suffit en effet de cliquer sur la mention « J’ai 18 ans » pour accéder au contenu. De quoi mettre en rogne les associations. « Nous avons carrément attaqué le CSA en justice car il ne faisait pas son travail. C’est vraiment Ponce Pilate, il s’en lave les mains et estime qu’il n’y a pas de problème », déplore François Billot de Lochner, président de Stop au Porno.
Pornhub, Xnxx, xHamster sommés d’agir : quid des autres sites porno ?
Pornhub et ses congénères ont bien pris acte de l’épée de Damoclès qui risque de s’abattre sur eux. Contacté par nos soins, xHamster se dit notamment « prêt à travailler avec les autorités françaises de manière constructive et collaborative pour garantir le juste équilibre entre vie privée et protection ». Le site estime toutefois que « la loi doit être la même pour tous, réglementant l’ensemble de l’industrie et pas seulement cinq sites ». De son côté, TuKif dénonce également ce deux poids, deux mesures. Et n’hésite pas à contre-attaquer, ayant ainsi saisi le CSA pour les « 1907 autres sites ‘oubliés’ de son action ».
Sans action simultanée, les utilisateurs mineurs pourront effectivement se rabattre sur d’autres sites dont l’accès n’est pas restreint. « L’envoi d’une mise en demeure isolée détournerait les utilisateurs de Tukif.com vers des sites sans vérification d’âge n’ayant pas encore été mis en demeure et par conséquent parfaitement accessibles », pointe TuKif. Des sites plus petits où les « les jeunes risqueront d’être exposés à des contenus plus extrêmes », fustige xHamster.