Source [Libération] : Au lendemain de l’annonce d’un important coup de filet en France, le procureur de Dijon a donné des éléments sur certaines des personnes arrêtées, aux profils très différents.
La liste des 48 hommes interpellés à travers la France cette semaine lors d’une opération massive contre la pédopornographie commence à filtrer. Et selon le procureur de Dijon ce jeudi, un élu local mais aussi des personnes travaillant pour l’Aide sociale à l’enfance y figurent notamment.
En Bourgogne, c’est un maire de Côte-d’Or d’une commune «d’environ 800 habitants» qui a reconnu «une partie des faits reprochés», à savoir la diffusion, la détention et l’acquisition de l’image d’un mineur à caractère pornographique, a fait savoir le procureur. L’élu, qui sera jugé le 26 avril, avait en sa possession «des fichiers images et vidéos mettant en scène des mineurs de 5 à 15 ans, dans des poses suggestives, ou ayant des rapports sexuels entre eux ou avec des adultes», selon le magistrat.
Outre d’autres élus locaux, des personnes travaillant pour l’Aide sociale à l’enfance (ASE), des familles d’accueil et le compagnon d’un membre des forces de l’ordre font également partie des nombreux interpellés, selon une source proche du dossier.
«C’est Monsieur Tout Le Monde»
Le coup de filet, coordonné par l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), a permis d’interpeller 48 hommes de profils très différents, soupçonnés d’avoir téléchargé et consulté massivement des photos et des vidéos pornographiques mettant en scène des enfants.
Parmi les personnes placées en garde à vue, le plus jeune a 26 ans, le plus âgé 79. «C’est Monsieur Tout Le Monde, il n’y a pas de profil-type, des chômeurs, des retraités, des gens qui travaillent», selon une deuxième source proche. Jeudi, certains des interpellés ont été déférés alors que d’autres ont vu leur garde à vue prolongée.
A Brest, un homme âgé de 52 ans a été placé en garde à vue mardi pour avoir, à Locmaria Plouzane (Finistère), entre le 3 mai 2020 et le 18 septembre 2022, enregistré, transmis, importé, exporté et diffusé de très nombreux fichiers à caractère pédopornographique dont certains concernent des mineurs manifestement âgés de moins de 15 ans, selon le parquet. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de faire une activité en contact de mineurs, ainsi qu’une obligation de soins. Il comparaitra en février 2023. Dans le Doubs, c’est un homme «qui n’était pas connu de la justice, pour quoi que ce soit» qui a été interpellé, a indiqué Ariane Combarel, procureure de la République de Montbéliard.
«Ce fléau touche toutes les catégories de population»
La Fondation pour l’Enfance a fait savoir ce jeudi qu’elle allait «se constituer immédiatement partie civile dans ces dossiers, symptomatiques par leur ampleur, le nombre de personnes interpellées, près de 50 personnes, et la résonance particulière d’une telle opération policière d’envergure nationale». «L’âge des personnes interpellées, de 20 à plus de 70 ans, la diversité des profils, allant jusqu’à des élus locaux, ou des acteurs de l’action sociale démontrent que ce fléau touche toutes les catégories de population», a souligné la Fondation pour l’Enfance dans un communiqué.
D’après le code pénal, le fait de consulter habituellement ou en contrepartie d’un paiement un service de communication au public en ligne mettant à disposition une telle image ou représentation, d’acquérir ou de détenir une telle image ou représentation par quelque moyen que ce soit est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
En octobre, un policier de 25 ans qui se procurait des images de viols et d’agressions sexuelles de mineurs sur une plateforme d’échanges du darknet, a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
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