Source [Le Monde] : Dans le dossier du réseau qui a filmé et diffusé des centaines de vidéos pornographiques de femmes agressées, les parties civiles demandent la reconnaissance de la « torture » qu’elles disent avoir subie, ce que le parquet général conteste. Elles sont dans l’attente d’une décision de la chambre de l’instruction.
Chaque matin, à peine a-t-elle ouvert les yeux qu’Emilie (tous les prénoms des jeunes femmes ont été modifiés afin de les protéger) attrape le pilulier sur sa table de nuit. Elle enlève les boules Quies qui la protègent de son hyperacousie, puis avale des bêtabloquants pour calmer sa tachycardie et des anxiolytiques contre son angoisse généralisée. Ensuite, elle attend que les molécules fassent effet pour se lever.
La trentenaire souffre aussi de bruxisme : la crispation involontaire de ses dents est telle qu’elle a dû se faire injecter près de 700 euros de botox dans la mâchoire pour compenser. « J’en suis à 12 000 euros de soins pour gérer les symptômes des viols que j’ai subis dans l’affaire French Bukkake et, après, la justice vient nous expliquer que c’est pas de la torture ? », exprime, énervée, celle qui est partie civile dans l’une des plus grandes affaires de violences sexuelles de l’histoire judiciaire française, le dossier dit « French Bukkake », du nom de ce réseau qui a filmé, puis diffusé des centaines de vidéos pornographiques de jeunes femmes agressées.