Source [Le Figaro] : ENQUÊTE SUR LE SCANDALE «FRENCH BUKKAKE» (1/4) – Julien D. est accusé d’avoir utilisé durant huit ans plusieurs identités fictives pour appâter des dizaines de femmes, obtenir leurs faveurs sexuelles, avant de les livrer au producteur du site «French Bukkake».
- Au terme de trois années d’enquête tentaculaire, la section de recherche de la gendarmerie de Paris a mis au jour un réseau de traite des femmes dans le milieu de la pornographie amateur. La justice doit se prononcer le 14 décembre sur le renvoi en procès des 17 hommes mis en cause. Au travers de leurs interrogatoires et des auditions d’une cinquantaine de femmes, Le Figaro dévoile en quatre épisodes les arcanes de cette affaire qui a jeté une lumière crue sur une industrie viciée.
Je suis devenue escort girl de luxe.» À 21 ans, Axelle Vercoutre est fougueuse, exubérante et riche. Tout l’inverse de Mégane*, taciturne tropézienne de 25 ans. Le jour, cette jeune maman enchaîne les petits boulots pour subvenir aux besoins de son enfant de 5 ans. Le soir, elle tente d’échapper aux foudres de son compagnon violent. Esseulée, Mégane trouve refuge dans l’univers virtuel des réseaux sociaux, où elle a rencontré l’impétueuse Axelle Vercoutre en 2016. Mais celle que Mégane admire et envie n’est qu’un leurre, une imposture imaginée pour profiter de sa détresse.
Le sourire enjôleur affiché sur les photos Facebook de la brune ténébreuse cache en réalité un homme de 35 ans «grand, brun à la barbe mal taillée» et «assez gros», décriront plus tard aux enquêteurs les nombreuses jeunes femmes qui ont croisé sa route. Julien D. est à ce jour poursuivi par la justice pour des faits de «viols», «traite d’êtres humains aggravée et en bande organisée», «proxénétisme aggravé» et «complicité de viols en réunion». Il est reproché à cet éducateur spécialisé d’avoir mis au point un sordide stratagème visant à obtenir des relations sexuelles avec des proies désargentées, avant de les livrer aux pratiques déshumanisantes du patron du site pornographique «French Bukkake» .