Retrouvez le reportage de Kla.TV « Pornographie sur Internet avec des conséquences dévastatrices : Que fait la justice ?«
En automne 2017, une étude des universités de Hohenheim et de Münster sur la pornographie sur Internet a révélé des résultats alarmants : D’après ce sondage, près de la moitié des jeunes de 14 à 20 ans interrogés ont déclaré avoir déjà vu en ligne de la « pornographie hard ». Pour les 14-15 ans, il s’agissait d’un tiers. En moyenne, les jeunes interrogés ont été exposés pour la première fois à des images pornographiques à l’âge de 12 ans. Dans le même temps, on note que le développement de la violence sexuelle chez les enfants augmente de façon spectaculaire.
« Avec les possibilités d’Internet, l’addiction sexuelle prend une dimension nouvelle », déclarait le Dr. Raphael Bonelli, psychologue, neurologue et conférencier à l’Université privée Sigmund-Freud à Vienne. Il explique que les symptômes typiques d’une addiction sexuelle sur Internet sont l’utilisation démesurée d’Internet, une perte de la notion du temps ainsi que des symptômes de sevrage tels que la colère ou la tension s’il n’y a pas d’ordinateur disponible. Celui qui est dépendant perd tout contrôle sur lui-même. A la fin, il n’est plus en mesure d’être devant un ordinateur sans regarder de la pornographie. En même temps la « dose » est augmentée de plus en plus – il faut de plus en plus de contenu pornographique exceptionnel. Car l’addiction provoque un abrutissement grandissant qui fait que le seuil d’excitation doit être toujours plus élevé. Cela conduit à une dégénérescence sexuelle :
« Pas dans tous les cas mais malheureusement très souvent, les utilisateurs (d’ordinateurs) demandent des stimuli de plus en plus intenses et passent de la pornographie soft à la pornographie hard et de la pornographie violente à, finalement, la pornographie de viol. »
Quel est le prochain pas de l’élévation du seuil d’excitation ? Des viols réels ?
La violence sexuelle et le harcèlement sexuel sont un problème très répandu dans la société. En Australie, les experts ont montré que les enfants sont déjà touchés. En l’espace de quatre ans la diffusion croissante de la pornographie sur Internet a fait quadrupler chez les enfants la violence sexuelle. Dans l’État australien de Victoria, des enfants de quatre ans reçoivent un suivi psychologique en raison de leur comportement sexuel anormal.
Selon Annie Reithmann, professeur et directrice du lycée IPECOM à Paris, le comportement sexuel de plus en plus agressif des jeunes est dû notamment à la publicité pornographique sur Internet, à laquelle les enfants sont automatiquement exposés et à laquelle ils ne peuvent échapper. S’il n’y a pas d’intervention massive pour protéger les enfants du monde entier contre la pornographie sur Internet, le nombre d’agresseurs sexuels continuera d’augmenter de façon dramatique.
En France, la loi sur la protection des mineurs interdit d’exposer des mineurs à un programme ou à un message à caractère pornographique. En juin 2017, lors d’une conférence sur la pornographie et l’éducation sexuelle, l’écrivain François Billot de Lochner, président de « Liberté Politique », a prouvé qu’un tiers des recherches sur Google concernent des sites pornographiques. Selon une étude française, 70 % des jeunes de 15 à 20 ans regardent des films pornographiques, 20 % d’entre eux sont tombés dans l’addiction. Une étude réalisée par Bitdefender, éditeur de logiciels de sécurité, montre que les enfants de six ans qui ont accès à Internet sont déjà touchés. La consommation de porno dans les premières années peut avoir le même effet sur les enfants que l’abus sexuel. Le professeur Israël Nisand de l’Hôpital Universitaire de Strasbourg et le psychiatre Laurent Karila de l’Hôpital Paul-Brousse et de l’Université de Paris-Sud soulignent également de graves conséquences, comme par exemple : « Des modifications de leur sexualité, angoisses terribles, une vision détestable de la femme ainsi que des séquelles émotionnelles et psychologiques. »
Pourquoi le pouvoir judiciaire ne fait-il pas tout ce qu’il peut pour assurer que les lois existantes, en particulier celles qui protègent les enfants et les jeunes, soient appliquées ? Un système judiciaire qui permet l’injustice et n’applique pas la loi existante afin de protéger en priorité les citoyens les plus faibles, pratique ainsi lui-même l’injustice !