Il y a un fossé incroyable entre ce que les enfants et les adolescents visionnent, et ce que les parents croient qu’ils voient. Résultat, en fin de collège, 100 % des jeunes ont vu un film porno ! […]
Une loi existe
Anne de Labouret et Christophe Butstraen [ NDLR : auteurs de Parlez du porno à vos enfants… avant qu’Internet ne le fasse ] rappellent « qu’il existe une loi sur la protection des mineurs, et que si celle-ci n’est pas respectée, les diffuseurs de porno sont susceptibles de payer jusqu’à 75 000 euros d’amende, et sont passibles de 3 ans d’emprisonnement. » En attendant, même la case « j’ai 18 ans ou plus » a quasiment disparu et les vidéos sont en accès libre à tous sans contrôle. Pourquoi la loi n’est-elle pas appliquée ? Il a bien été possible d’interdire les paris en ligne aux mineurs. Est-ce si différent pour la pornographie ? Les auteurs s’étonnent qu’il soit « plus facile de regarder un film porno sur la toile que de s’inscrire sur Facebook ! »
Aucun sentiment dans la pornographie
La pornographie d’aujourd’hui est bien loin du film érotique ‘Emmanuelle’, sorti en 1974. « Les films porno font totalement l’impasse sur les sentiments. Ils sont sexistes, violents, ne s’embarrassent pas du consentement », informent les auteurs de Parlez du porno à vos enfants… avant qu’Internet ne le fasse. Sans oublier, côté santé, que dans ces films, les acteurs n’utilisent pas de préservatifs et présentent des femmes totalement épilées.
Quelles conséquences sur le développement des jeunes ?
« La pornographie vole une part de l’imaginaire des jeunes, estiment Anne de Labouret et Christophe Butstraen. Elle influence aussi leur image d’eux-mêmes, leurs relations aux autres. Chez les jeunes enfants, ces images arrivent sans qu’ils l’aient choisi, elles leur montrent une part de la vie qu’ils ne connaissent pas et ils peuvent croire qu’ils sont nés de ce genre de choses. »
Personne n’est épargné : « les garçons peuvent avoir un complexe de performance, sans parler de celui de la taille de leur sexe. Les filles, quant à elles, envient la plastique des actrices et intègrent des comportements de soumission », complètent les auteurs. La visualisation de ces images peut provoquer, à plus ou moins long terme, un retrait social, une addiction, ces images étant hypnotiques.
Que faire pour protéger les enfants ?
Nous devrions pouvoir compter sur la loi pour protéger les enfants. Comme ce n’est pas le cas, c’est aux parents d’agir. Voici ce que préconisent les auteurs dans leur ouvrage : il faut mettre en place, pour les plus jeunes, des moteurs de recherche spécifiques, des “pare-feux”, des logiciels pour protéger les enfants. L’ordinateur doit être installé dans une pièce commune (salon, salle à manger), et non dans la chambre de l’enfant. L’enfant doit être accompagné, dans ses recherches Internet, par l’un de ses parents. Et ces derniers doivent encadrer l’utilisation des smartphones et des tablettes également.
Il faut aussi expliquer à son enfant que sur Internet, il peut tomber sur des choses qui ne sont pas pour lui : de la violence, mais aussi sur des gens tout nus qui font des choses qui vont le mettre mal à l’aise. Si cela se produit, il faut alors qu’il avertisse ses parents. « D’où l’importance d’avoir un dialogue familial sécurisant...»
La suite de cet article sur le site Parents : Pornographie : il est grand temps de protéger nos enfants !
Lire aussi
Parents, ouvrez les yeux : vos enfants appartiennent à la génération Youporn
Médias : quelles armes pour nos enfants contre la pornographie ?
La pornographie, une violence faite aux enfants
Une explosion du nombre d’enfants agressant sexuellement d’autres enfants