Des connexions internet et mobiles toujours plus rapides, des avancées technologiques stupéfiantes… La 5G arrive à grande vitesse dans nos pays occidentaux. Mais où mène cette course effrénée vers le « progrès ? Vers toujours plus de pornographie en ligne, à portée de l’effleurement d’un Smartphone, répond Simon Rockman, chroniqueur technologique chez Forbes.com.
Balayant les retombées des innovations dans le monde de la communication depuis l’époque… du papyrus, Rockman pointe le rôle de la pornographie à la fois dans l’impulsion des innovations et dans l’utilisation des nouveaux moyens, toujours plus efficaces.
Voyez la 5G. Le terme désigne un réseau de communication qui englobe l’ensemble des technologies mises en œuvre pour respecter les normes de la téléphonie mobile, avec un débit théorique de 1 Tbit/s au km2 et 100 Mb/s de débit assuré pour l’utilisateur individuel final. C’est plus de trois fois plus rapide que la 4G qui affiche en pratique un débit de 30 Mb/s pour l’abonné lambda.
La 5G rend le réseau de la téléphonie mobile plus rapide que jamais
L’intérêt principal de la 5G est double. D’une part elle permettra lors de son entrée en service officielle globale en 2020 de mettre en réseau l’ensemble des « objets connectés » dont le nombre est estimé à 1 million par kilomètre carré – avec des possibilités inédites de surveillance en temps réel, notamment par le biais de la reconnaissance faciale.
D’autre part, les « temps de latence » de la 5G est réduit à une milliseconde, soit trente à quarante fois moins que celui offert par la 4G – un « must » pour améliorer la conduite à distance des drones ou des voitures connectées par exemple. Pour les « chats » en direct et la vidéo-téléphonie par internet, un temps de latence réduit au minimum permet l’instantanéité des échanges. Les capacités faramineuses du nouveau réseau promettent d’ailleurs un gain de temps spectaculaire pour le téléchargement de films.
Prises ensemble, ces avantages de l’URLL (Ultra Reliable Low Latency) laissent prévoir l’arrivée de nouveaux « produits » pornographiques interactifs, où l’utilisateur muni d’un casque de réalité virtuelle pourra soumettre des stars informatisées à ses moindres désirs et obtenir des réactions immédiates, tranquillement chez lui, au moyen de son téléphone mobile. Simon Rockman pense même que les nouvelles applications de la 5G seront davantage dictées par la San Fernando Valley à Los Angeles – le centre névralgique du porno américain – que par la Silicon Valley.
La pornographie, source d’innovations technologiques
Pourquoi ? Parce que cela s’est toujours passé ainsi depuis la mise en place de l’informatique et de la vidéo domestique. A chaque fois que de nouveaux « standards » en matière de rapidité, de capacité et de réseau ont été mis en place, les prévisions des types d’utilisation annoncées par les grands opérateurs ont été contredites par la réalité. Et c’est l’industrie de la pornographie, toujours à l’affût de nouvelles possibilités, qui a créé les modèles économiques les plus rentables et les plus innovants. Hélas… « Les fils de ce monde sont plus habiles que les fils de la lumière. »
Aujourd’hui la plus importante plateforme de contenus pornographiques, Pornhub (92 millions de visites par jour, 962 recherches par seconde, 529.200 GB de données par heure, rappelle Forbes) atteint 71,5 % de ses clients par le biais d’écrans mobiles sur le plan global, dont 54,4 % sur systèmes Android et 44,4 % chez le concurrent IOS d’Apple.
La pornographie a toujours dessiné l’avenir des moyens de communication
Voilà donc un nouveau « gisement » sans précédent pour l’industrie de la pornographie qui va pouvoir promettre des expériences de plus en plus « vécues » – et certainement de plus en plus addictives. S’y ajouteront les utilisations inédites des données du trafic, avec la possibilité de localiser en temps réel les utilisateurs de pornographie, de les mettre en réseau, de leur envoyer des publicités ciblées – et de les surveiller.
Car il y a un autre élément dans ce nouveau « mix » virtuel, c’est le rôle joué par la Chine, pionnière dans le domaine de la 5G et déjà largement soupçonnée par des pays comme les Etats-Unis, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande de mettre en place de minuscules mouchards dans les ordinateurs, tablettes ou Smartphones connectés qu’elle exporte. Cela lui permettrait de profiter de moyens d’espionnage tous azimuts en temps réel, à un degré jamais vu.
La Chine domine la 5G. Et donc aussi l’avenir ?
On parle beaucoup en effet des Nouvelles Routes de la Soie voulues par le président de la Chine – toujours et même de plus en plus marquée par l’idéologie marxiste – Xi Jinping. Elles s’installent concrètement par la mise en place de voies de communication mondiales par terre et par mer – mais le réseau 5G en est le pendant en quelque sorte immatériel, par lequel la Chine assoit encore plus solidement sa présence globale. Une marche vers la domination globale, appuyée sur la connaissance complète et individualisées des habitudes des consommateurs – de pornographie, notamment ?
La Chine est décidément très présente dans le domaine des télécommunications, puisque c’est un Chinois, Houlin Zhao, qui préside depuis 2015 l’ITU, l’Union internationale des télécommunications des Nations unies. L’ITU est celle-là même qui fixe les normes des réseaux de téléphonie mobile et donc de la 5G, et qui ne cache pas sa volonté de réguler l’internet mondial.
Vecteurs de l’esclavage de la pornographie, les réseaux de la communication globale sont aussi des outils potentiels de l’esclavage totalitaire global. Se libérer de l’une fait sûrement partie des conditions pour éviter de tomber dans l’autre.
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