Un américain sur huit en aurait été victime : c’est le « revenge porn ». Le « revenge porn » est la pratique selon laquelle un ex-conjoint publie en ligne les vidéos de leurs ébats à l’époque où ils étaient en couple. L’ex-conjoint publie alors cette vidéo pour se venger, d’où son nom. Ces revenge-porn, s’ils sont en théorie interdits et passibles de lourdes peines en France, fleurissent sur les principaux sites pornographiques qui les utilisent pour gagner toujours plus d’accros, et donc toujours plus d’argent. Atlantico publie un entretien à ce sujet avec Laureen Ortiz, auteur de Porn Valley.
Atlantico : Si les vidéos de revenge porn sont omniprésentes sur les sites pornographiques, les conditions de plateformes telles que Pornhub interdisent pourtant leur publication. Le vice-président de l’entreprise, Corey Price, a d’ailleurs déclaré à plusieurs reprises que Pornhub condamnait sévèrement ce genre de pratique et que l’entreprise était tout à fait opposée à la diffusion de ces contenus. Pourtant, une fois ces contenus signalés leur suppression est loin d’être automatique. Pourquoi ? Quel intérêt peut-avoir Pornhub à diffuser ces contenus et donc à déroger à sa propre politique?
Laureen Ortiz : Il faut analyser les choses sous un angle économique : la seule « politique » d’une entreprise est la recherche du profit, faire de l’argent, voire blanchir de l’argent dans le cas de l’économie souterraine. Pour cela, il est recommandé de minimiser les coûts: or le revenge porn – la vengeance par la diffusion d’images sexuelles humiliantes – ne coûte rien puisqu’il vient de l’extérieur, ce sont des images hackées ou récupérées, donc c’est l’input parfait. De l’autre côté, il faut attirer le consommateur, le rendre accro si possible, donc créer du nouveau en permanence, et lui procurer la sensation qui colle à la logique du produit : le revenge porn coche aussi ces cases. Cela reste assez nouveau et ça correspond bien au désir d’abaissement voire d’asservissement sexuel qui nourrit chaque jour les plateformes porno.
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