Il y a six mois très exactement, le mercredi 20 novembre, Emmanuel Macron faisait des annonces très fortes contre la pornographie. « On n’emmène pas un enfant de 13 ans dans un sex-shop » plaidait-il.
Il demandait tout d’abord aux opérateurs internet que soit institué un contrôle parental automatique, « par défaut ». Alors qu’aujourd’hui encore, le contrôle parental s’active sur une base volontaire, en fouillant dans les options de ses navigateurs, la mesure demandée par Emmanuel Macron vise à prévenir et à pallier cet écueil, l’immense majorité des parents n’étant même pas au courant que ces filtres existent.
L’autre demande du gouvernement concernait la loi sur le contrôle de l’âge : « Le simple fait de déclarer son âge en ligne ne constitue pas une preuve suffisante contre l’accès à la pornographie des mineurs de moins de 15 ans ». « La responsabilité, et donc les sanctions, des sites pornographiques doivent être renforcées » et « les juges pourront bloquer les sites qui ne respecteront pas cette loi ».
Un effet d’annonce ?
Ces demandes avaient fait l’effet d’un boum dans le milieu de la lutte contre la pornographie. Enfin, alors que des milliers de Français sont aux prises avec une dépendance à la pornographie, les responsables politiques prenaient en compte le problème publiquement. Il ne s’agissait pas encore de protéger la population française toute entière de ses ravages, mais une première étape était franchie avec une protection des plus jeunes, et des plus vulnérables.
Nous nous demandions cependant si ces annonces politiques allaient être réellement suivies d’effets pratiques. Nous sommes toujours optimistes, mais prudents. La phase de confirmation va réellement débuter à partir de maintenant.
Aujourd’hui sonne la fin du délai accordé aux opérateurs internet pour proposer leurs solutions. « Si dans 6 mois nous n’avons pas de solution, nous passerons une loi » disait le Président de la République. Les opérateurs devront désormais répondre de leurs actes et le gouvernement devra avancer très vite sur ce sujet plus que jamais sur la table.
Nous nous adressons donc publiquement au Président de la République :
Monsieur le Président de la République,
Il y a six mois vous annonciez que le gouvernement accorderait précisément six mois aux opérateurs numériques et aux sites pornographiques pour trouver des solutions concrètes et efficaces pour protéger les mineurs.
Ces annonces avaient soulevé beaucoup d’enthousiasme chez tous ceux qui luttent contre la pornographie. Enfin, la pornographie était vue comme un véritable problème de santé publique.
Malgré les moments difficiles que vit notre pays, l’accès à la pornographie est plus que jamais une urgence.
Ce délai de six mois étant aujourd’hui écoulé, nous vous rappelons vos engagements vis-à-vis des enfants français. Ils comptent sur vous. Nous aussi.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments respectueux.
Les mois qui viennent seront décisifs pour la crédibilité d’Emmanuel Macron et de son projet de lutte contre la pornographie !