Le 10 juillet 2020, le parquet de Paris ouvrait une enquête préliminaire contre Jacquie et Michel pour viols et proxénétisme. Dans ces affaires, les victimes n’osent généralement pas dénoncer les abus et les plaintes sont rares. Les sentiments de honte et de culpabilité l’emportent souvent sur des jeunes femmes fragiles. Mais l’initiative de la justice française pourrait bien libérer la parole des victimes dans l’affaire Jacquie et Michel, et plus généralement dans la pornographie.
Le mouvement de dénonciation n’a pas encore pris l’ampleur de la vague #MeToo qui avait déferlé dans le sillage de l’affaire Weinstein, en 2017. Mais dans le milieu du X, la digue se fissure. Sur les réseaux sociaux, #BalanceTonPorno pourrait bientôt succéder à #BalanceTonPorc. Et rassembler, outre celui de Manon, les témoignages d’Audrey, Julie, Estelle et Aïcha*. Sous couvert d’anonymat, toutes ces jeunes femmes ont accepté de confier à 20 Minutes les histoires sordides qu’elles ont vécues ces dernières années. En lien avec le site Jacquie et Michel ou pas.
« Elle est là pour ça ! Et elle va sourire devant la caméra ! »
Pour Estelle, c’était dans un appartement parisien. Mal à l’aise, elle avait demandé à ne tourner que des scènes classiques. « Les acteurs étaient d’accord. Mais pas le réalisateur, raconte-elle. Il a répondu : « Non, nique sa mère ! Elle est là pour ça ! Elle va faire ça ! Et elle va sourire devant la caméra« … » Novice, la jeune femme se laisse alors faire. Et le regrette encore plus en découvrant, quelques jours plus tard, que l’un des acteurs lui a refilé une infection sexuellement transmissible. « De l’herpès… Je ne pouvais plus m’asseoir… Il avait falsifié ses tests… »
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