La démission des parents et le manque de prudence

Certains parents ont tendance à faire confiance tant à leurs chérubins qu’aux nouvelles technologies. Soit. Mais il faut faire preuve de réalisme face à l’hypersexualisation permanente de la société qui inquiète les éducateurs.

L’hypersexualisation est un phénomène de société où le sexe est omniprésent à travers notamment la publicité érotique ou tout autre domaine suggestif. Cela peut avoir une influence sur les comportements sexuels de la population, principalement chez les jeunes avec une attitude et un comportement sexuel précoce ».

Source.

Interrogée aussi sur les portables à l’école, l’ancienne présidente de l’APEL, Caroline Saliou, ne disait-elle pas : « Donner un smartphone à un élève de 5ème, c’est comme donner un cutter à un enfant de CP » ? Si certains déplorent cette rhétorique, journalistes, écrivains et psychiatres mettent en lumière l’hyper-connectivité des enfants qu’ils dénoncent avec force.

Pourquoi dénoncer l’hyper connectivité des enfants ?
Parce qu’en un clic, et sans malice, l’enfant est aux prises d’un porno gratuit, universel, de plus en plus cru et de toutes les formes.

L’enquête de Marzano et Rozier a permis d’interroger 300 adolescents français…

58% des garçons

ont vu leurs premières images pornographiques entre 8 et 13 ans

42% des filles

ont vu leurs premières images pornographiques entre 8 et 13 ans
Premières questions et premiers émois

Plus un parent est à l’écoute,
plus son enfant qui, légitimement, pose des questions sera protégé des explorations sur le web à la recherche du grand frisson.

Je grandis, il grandit, tu grandis. Autant d’émois et de vibrations qui jalonnent la vie de l’enfant préadolescent. Premières questions, observations et transformations. Psychiques, physiques, émotionnelles. La sexualité accompagne le développement de l’enfant et avec elle son lot de questions.

Quelles attitudes à avoir devant la disparition de l’enfant devant son écran ? Devant ses questions en cascade ? À la suite de l’affiche du square ? A la caricature du journal déposé sur le banc ? A la publicité obsessionnelle qui entrecoupe le dessin animé du voyage ? Aux couples effrénés croisés dans le parc ? Sourires ? Silence ? Prudence, méfiance, énervement ou fuite? Ou plutôt dialogue ? Ecoute, explications ?

Ce qui est sûr c’est que votre silence et votre gêne seront souvent la porte ouverte à la découverte en solo des questions sexuelles. Et certainement pas de la plus belle des façons.

L'empreinte du porno sur nos enfants

Nous nous appuyons sur la restitution d’une causerie organisée en 2016 par le Centre Hubertine Auclert sur les risques liés à la pornographie.

1 | La pornographie crée un traumatisme par la violence de ses scènes

« Au début, lorsque la personne voit le film, ce qui s’exprime d’abord c’est son empathie. Un peu comme avec un film d’horreur, elle se cache les yeux parce que ce qu’elle voit est perçu comme horrible, et elle le perçoit comme horrible parce qu’elle a identifié la victime et qu’elle s’est mise à sa place. Le temps passant, l’habitude venant, le spectateur se coupe de son empathie, il ne souffre plus à la place de sa victime, il jouit à la place de l’agresseur. »

Source

2 | La pornographie a un impact sur la santé et favorise le mimétisme

« Les jeunes (…) ne prennent pas du recul par rapport à ce qu’ils voient. La sexualité n’est plus perçue comme une aventure à deux, mais comme une performance personnelle pour assouvir un besoin personnel. La pornographie ou cyber-porno entraîne aussi une dépendance avec un besoin d’en voir toujours de plus en plus souvent, avec des scénarios toujours différents et de plus en plus violents également. Bon nombre de jeunes visualisent ces sites dans l’optique d’obtenir des renseignements sur la sexualité et sur le ‘’comment faire’’. Les garçons reproduisent ce qu’ils sont vu et les filles se conforment à ce qu’elles voient à et à ce qui est attendu d’elles. »

3 | La pornographie se substitue au dialogue parental et à l’éducation affective et sexuelle

Pour finir nous laissons la parole au site www.kaheel7.com, s’appuyant sur vingt études scientifiques indiquant que le porno endommage le cerveau :

« L’effet le plus néfaste, on le retrouve dans le monde des enfants (de moins de 14 ans), on a observé à cet âge des changements permanents dans le cerveau qui modifient le comportement, les scientifiques enregistrent la perturbation de comportements d’une grande partie d’enfants qui ont regardé des scènes de pornographie ».

Enfin à la question :
« Que se passe-t-il dans le cerveau d’un enfant exposé à une avalanche de films pornographiques ? », le neuro-chirurgien conclut :

« Nos cellules cérébrales se modifient avec l’acquisition de connaissances. L’apprentissage sous un état de dépendance sculpte le cerveau d’une manière très dommageable. Nous pouvons devenir très figés dans certains comportements ou goûts. »

Le danger des prédateurs sexuels

En septembre 2009 déjà, Europe 1 publie les chiffres suivants : 750 000 prédateurs sexuels en permanence sur internet.

« A l’échelle mondiale les sites pornographiques exploitant les enfants se multiplient. (…) Il y aurait plus de 750.000 prédateurs connectés à Internet en permanence » cherchant à entrer en contact avec des enfants, alerte mercredi Najat M’jid Maala, rapporteur spécial de l’ONU sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, dans son rapport annuel.

Il y aurait plus de quatre millions de sites internet mettant en ligne des photos de jeunes mineurs, y compris des enfants de moins de deux ans, selon des chiffres du Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef). Plus de deux cents nouvelles images pédopornographiques seraient quotidiennement mises en circulation, selon l’ONU qui estime que ce marché rapporterait chaque année entre 3 et 20 milliards de dollars (entre 2,04 et 13,62 milliards d’euros). »

Qu’en est-il aujourd’hui ? Une multiplication de risques pour l’équilibre de votre enfant et pour la santé mentale et physique de vos enfants. Un seul conseil : soyez vigilants et conscients !